Vizir a écrit : 29 mars 2023, 12:47
Par contre, la marge de l'usine, elle , elle ne chute pas . Les actionnaires ne sont pas impactés.
Par ailleurs , il faut savoir que 50 euros en plus en cout de production , ça va se traduire par entre 150 et 200 euros sur le prix de vente de la bécane neuve,
C'est multiplié par 3 ou 4 en fonction des méthodes de distribution .
L'usine fait sa marge , Piaggio fait sa marge , la filiale France fait sa marge et le concess fait sa marge.
Chacun est un centre de profit ou business unit en anglais.
En gros, une bécane de 12000 euros ttc , le coût de production ne dépasse pas 3000 HT à mon avis.
Ça fait peur
Je connais trop bien le proccès en automobile, et il s'y apparente à peu de chose près en matière de moto.
La marge du constructeur profite à Piaggio par retombée, et finance donc également les frais de structure et de fonctionnement du groupe.
C'est grâce à cette seule marge également que les marques financent leurs filiales étrangères, à moins de se reposer sur un importateur officiel, ce qui n'est pas le cas de Guzzi.
Cette marge sert aussi aux recherches et développements, aux mises en industrialisation, aux coûts de garantie etc etc........
On est donc loin des culbutes que tu annonces, d'autant que contrairement à l'automobile, la modicité des chiffres de productions ne permettent pas un amortissement rapide de tous les coûts en amont. Il est donc impossible de connaitre la marge nette du constructeur , (une fois l'ensemble des charges citées plus haut déduites ). Elle est globalisée, et va servir au résultat consolidé de l'usine.
Plus le modèle est produit sur une durée élevée, et plus le profit augmente. C'est impossible de provisionner avant.
En automobile, la marge du concessionnaire varie entre 11% chez les généralistes, et 18% chez les prémium. Avec laquelle ils vont supporter les remises faites au clients, les coûts de commercialisation (pub- équipes de vente- frais de portage financier du stock- frais fixes de structures comprenant immobilier et matériels, assurances etc etc.................) Bien souvent (chez les généralistes), les remises commerciales dépassent la marge, et sont rattrapées par les primes d'objectif sur les volumes, et les notes qualité (à condition de les atteindre).
Pour la pingrerie à doter de série les motos avec des équipements que nous jugerions nécessaire, ils partent du principe que la moto se suffira telle qu'elle est produite, et que 5 € d'économisé par moto ne changera pas le prix de vente, qui n'est pas du tout le fruit d'un prix étudié élément par élément, mais déterminé sur le prix de marché en fonction du niveau de vie du pays de destination, de la concurrence en présence, de la tendance du segment, et du positionnement de la marque (prémium-généraliste ou low-coast).
Par contre, sur une production journalière de 200 motos, 5 petits euros grattés par moto, représenteront 1000€ et donc 200000€ / an .
Autant d'économies similaires en nombre, représentent une différence de rentabilité colossale.
C'est pour cela que les sous traitant, se font étriller par les constructeurs, et vendent les pièces de "première monte" (celles utilisées sur chaine) à vil prix, très très en dessous de celui auquel on le retrouvera en après vente, où ils feront leur marge (et le concessionnaire aussi).
Les exemples sont nombreux en automobile où par exemple, sur un même modèle, et toujours selon le constructeur, pour passer de 110 à 136 ch, tu vas retrouver une différence de tarif qui peut se situer de 1200 à 3600 € . Pourtant, le moteur et ses périphériques sont exactement les mêmes dans leur ensemble ( souvent au seul profil de l'arbre à came près, mais qui coûte le même prix à produire), la différence se fait par un paramétrage différent du calculateur et donc absolument gratuit.