
je z'yeutais sa remplaçante chez le constructeur Milanais devenu Italo-Chinois entre-temps.
Je roule donc depuis début 2021 avec une de ces merveilles :

Un 1200 Moto-Morini , c'est de la brêle fabriquée quasi artisanalement dans la banlieue de Milan depuis que la marque a été reprise en 2011 après la faillite de la reprise d'activité de 2005.
Depuis 2019, la distribution en France a été reprise par la SIMA qui semble malheureusement plus intéressée à distribuer les nouvelles 650 X-Cape et Seiemmezzo.
De belles motos, c'est vrai, mais qui n'ont pas l'aura de l'emblématique Bialbero CorsaCorta qui équipait la gamme 1200 aujourd'hui disparue depuis l'entrée en vigueur d'Euro5
(même s'il y a eu fin 2022 des photos d'une 1200 X-Cape dont on a brièvement parlé ici dont on pourrait espérer une présentation officielle à l'EICMA 2023

La Milano formait, avec les Corsaro ZZ et ZT et aussi le Super-Scrambler la nouvelle gamme Euro4 compatible du constructeur Italien sortie en 2018 ... enfin en Europe sauf en France.
Ch'û un brin mauvaise langue car la SIMA a importé des Corsaro surtout dans sa version "low cost" ZT en 2019 et une poignée de Milano (et un doigt de Super Scrambler) sont arrivées à l'été 2021 ...
juste avant la fin de leur commercialisation à cause l'entrée en vigueur d'Euro5

Comme j'étais trop impatient (et pas rassuré par le discours toujours plus dilatoire de mon concess' en discussion avec la SIMA), j'ai décidé fin 2020 de tenter l'importation d'une Milano depuis la Belgique.
Les plus perspicaces auront noté que ma moto est une des très rares "Limited Edition" - en fait la présérie numérotée de 30 Milano fabriquées entre fin 2018 et mi-2019 et, pour être exacte, la N°21 fabriquée en avril 2019 - qui bénéficie de quelques pièces spécifiques au rayon desquelles, pour les plus remarquables, des pièces taillées dans la masse (tés de fourche, platines de repose-pieds), des jantes Marchesini forgées blanches, des étriers de freins Brembo Stylema, des plongeurs de fourche au traitement antifriction DLC et rétros Rizoma en bout de guidon.
Elle était aussi livrée avec un très sexy blouson en cuir spécifique (mais pas dédié à la pratique motocycliste :
(), une montre estampillée Moto-Morini (en remplacement du casque prévu à l'origine, plus disponible) et, plus pratique, une housse moto « intérieure » dédiée marquée MM.
La Milano est un pur Roadster


La partie cycle est aussi très affûtée avec ses très performantes suspensions MUPO - un autre artisan Italien aujourd'hui disparu

(il ne manque que la détente sur l'amortisseur, mais ce dernier inclus un très rare réglage de l'assiette).
Personnellement, je trouve que ces suspensions haut de gamme offrent un velouté aussi extra-ordinaire que des Öhlins.
Mais le morceau de choix d'une 1200 Moto-Morini, c'est le moteur et, même dans cette déclinaison Euro4 souvent synonyme, chez d'autres constructeurs, de caractère assagi, il reste aussi enthousiasmant que par le passé avec son gros couple dès les plus bas régimes, des montées en régime fulgurantes et une allonge extra.
L'ingénieur qui a conçu ce moteur (Franco Lambertini) expliquait très bien que ce moteur avait été conçu pour générer de "l'émotion"
et ce même dans la version "à petites soupapes" censée être assagie qui équipe la Milano (116 cv à rapprocher des 139cv de la version à grosses soupapes qui équipe les Corsaro, plus sportives par définition).
La Milano est aussi une des dernières motos sans aucun artifice électronique (hormis l'ABS

(même si elle finissait en tête de celui de Moto-Revue de l'hiver 2020, tout comme celui de Moto-Journal au printemps 2021 et enthousiasmait Axel Mellerin lors d'un essai dans Moto-Mag' à l'automne 2021).
Aujourd'hui, ma moto affiche 11000 km et je ne me lasse pas de rouler avec ce concentré d'énergie affriolant
dont la seule limite est sa capacité intrinsèque à satelliser n'importe quel permis de conduire sur une simple insistance sur la poignée droite

Le plus curieux est que, malgré sa présentation comme une moto "urbaine", elle s'avère être une voyageuse imperturbable avec, bien sûr, son moteur enjôleur, sa partie cycle affutée, ses suspensions fines et confortables (la selle n'enlevant rien à ce niveau ...
enfin pour le conducteur, car c'est un peu moins convivial pour un passager qui va, de plus se trouver un peu chahuté par le moteur expressif, et je dois dire que je vise aujourd'hui une selle de Super Scrambler qui ne présente pas l'éjection arrière de la selle standard pour le duo avec ma moitié pas trop exigeante

mais surtout sa facilité déconcertante que j'avais, pas pure provoc', assimilée à celle une BMW GS sur un forum dédié aux teutonnes


La seule limite étant, peut-être, la faible capacité de son réservoir
(enfin, si vous lisez bien, elle n'a pas été prévue pour sortir des villes même si 1) ce serait dommage de s'en priver et 2) le Bialbero génère beaucoup de calories en ville qui font chanter souvent les ventilos

Bah, oui, 14 litres, ça va pas loin surtout avec une conso « italienne » d'environ 6l/100 km.
Mais, je le répète, ce serait vraiment dommage de cantonner cette belle moto à une tournée des bars tellement elle sait faire bien mieux

Moi qui aime aussi la conduite de motos un peu plus exigeantes comme la Centauro ou la Griso, je dois dire que je me délecte de sa capacité à transformer n'importe quel déplacement en pur plaisir

La belle en costume de voyage, au pied du Vercors pendant un récent Road-Trip, comme ils disent main'ant, à travers le Haut-Doubs, le Revermont Jurassien et la haute vallée de l'Ain en direction de l'Ardèche avant une magique remontée vers la Haute -Loire (Privas / Le Cheylard / Saint-Agrève par la vallée de l'Eyrieux) pour rejoindre le Chambon-sur-Lignon en direction de la Nièvre pour revenir à la maison à travers L'Yonne, la côte d'Or puis la Haute-Marne :
