Calif92 a écrit :...
Cette sonde est en série avec celle de la température moteur qui a exactement le même comportement à la chaleur.
Objection votre honneur !
Si ces deux sondes ont en effet le même comportement elles ne sont pas montées en série. L'ECU traite indépendamment les valeurs transmises par chacune d'elles, il ne les cumule pas. C'est donc une erreur de faire un calcul en additionnant leurs valeurs respectives.
Dans un système d'injection Marelli alpha N (ECU 15 M, 15 RC, 5 M,...) appliqué à un moteur refroidi par air, la sonde température moteur intervient sur le fonctionnement à froid et par sécurité lorsque le moteur est très chaud.
La sonde de température d'air intervient dans le calcul de la densité de l'air pour connaître la masse d'air admise et adapter les temps d'injection en conséquence.
Concrètement: tant que le moteur n'a pas atteint sa température de fonctionnement, cad tant que la sonde de température moteur n'a pas renvoyé une valeur correspondant à 60~70°, l'influence de la sonde de température d'air est proche du zéro: ~3% de la totalité de la correction.
Quand le moteur atteint les 70° les proportions s'inversent et c'est la sonde d'air qui détermine principalement la correction en appauvrissant d'autant que la température de l'air augmente...
Ceci jusqu'à 100~105° de température moteur, temp. où l'ECU, considérant que le moteur est trop chaud, multiplie alors considérablement les temps d'injection pour "rincer" les chambres de combustion d'essence et les refroidir.
Ce que je décris là est parfaitement observable et vérifiable avec l'Axone, ou mieux VDSTS/Centurion qui permettent de visualiser sous forme de graf toutes les valeurs des sondes et les temps d'injection appliqués sur une même page écran, en temps réel.
On constate donc qu'appliquer une correction variable ou fixe en série avec la sonde de temp. d'air, où de la remplacer par une résistance fixe, n'a de conséquences sur les temps d'injection que dans une plage de température moteur précise: 70 à 100°.
Ceci pour dire que si le but est d'obtenir une baisse de consommation, celle-ci ne peut être effective que lorsque le moteur est à température.
En hiver dans ma région l'huile n'atteint pas 70° avant 25 ou 30 bornes (j'ai monté un indicateur de temp d'huile), si le parcours est roulant, le radiateur faisant son office, elle repasse régulièrement sous les 70°. Dans ces conditions la thermistance d'air, n'a qu'une influence infime.
Perso cela fait plus de 10 ans que je "résiste" en trompant l'ECU (depuis l'apparition du 15 M) et j'ai du tester pas mal des possibilités offertes, allant des résistances fixes ou variables remplaçant la thermistance, ou encore en montant ces mêmes composants en série avec la sonde. Ajouté aux quelques boîtiers tout faits que j'ai pu tester, je me permettrai juste de dire qu'il convient d'adopter un minimum de prudence... Même s'il est beaucoup plus avantageux de réaliser son propre système que d'acquérir un boîtier tout fait.
Car si la greffe d'un simple résistance de 3.3 Kohms (ou de deux 1.5 Kohms en série pour obtenir 3 Kohms) en lieu et place de la thermistance ne pose pas de problème sur les injectées des années 90, et même pour les modèles Euro 1, ce n'est pas tout à fait la même chose pour les modèles dont la carto est beaucoup plus pauvre pour répondre aux normes qui ont succédé.
3 Kohms = 25° ... C'est à dire qu'à moins d'habiter le sud, on se retrouve 9 ou 10 mois par an dans la situation où l'on va appauvrir un mélange déjà pauvre, alors que l'agrément de conduite, le rendement à bas et moyen régime, la santé des chambres de combustion, le refroidissement, demanderaient le contraire.
Par expérience je peux dire que sur toutes les Guzzi depuis 2003 (Euro 2 et 3) c'est en enrichissant qu'on obtient un mieux dans le fonctionnement. En moyenne en trompant l'ECU de 10 à 15°.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser ceci ne se traduit pas par une augmentation de conso significative - 0.5 l en moyenne sur les ~170 Guzzi injectées Euro 2 et 3 que j'ai équipées - meilleure souplesse et moteur plus plein, on ouvre un peu moins les gaz...
Bien sûr, en cas d'usage essentiellement urbain en hiver, une simple résistance doit permettre de gagner quelques litres sur la saison - Mais attention quand la température extérieure approche de celle choisie pour la résistance... Sans l'atteindre...
