Comparatif Stelvio-1200 Super Ténéré et R1200GS
Publié : 20 juin 2010, 00:28
Ci dessous le comparo que je viens de publier sur Moto Station:
Essai de la Tamaha 1200 Super Ténéré & comparatif avec la Guzzi Stelvio 1200 NTX
J'ai eu l'occasion d'essayer cet après-midi la nouvelle Yamaha 1200 Super Ténéré sur une quarantaine de kilomètres. C'est certes un peu court pour un essai complet et un comparatif exhaustif avec ma Stelvio 1200 NTX (qui a 7000 kms) mais les premières impressions sont là, d'autant plus que les conditions de l'essai étaient bonnes: route sêche, beau temps et route assez sinueuse avec des revêtements variables (des courbes moyennes à grandes, pas de virage très serré).
Tout d'abord on débéquille (et on béquille): la béquille centrale est pratique et l'effort très raisonnable pour monter la bête. La béquille latérale n'est pas très inclinée (au contraire de la béhème), il ne sera donc pas difficile de redresser la Yam sur une route qui penche vers la gauche (avec la béhème, si elle est bien chargée, ça peut être galère). Sur ce point la Yam et la Guzzi se valent. Dans les deux cas d'ailleurs l'ergot pour déployer la latérale n'est pas très bien situé: au ras du pot gauche et du sélecteur sur la Guzzi et au ras du repose-pied gauche sur la Yam. Avec la Guzzi on laisse des traces de caoutchouc de la semelle de la botte sur le pot ou on passe la 1ère sans faire exprès; avec la Yam on accroche le repose-pied ou le sélecteur. Mais on trouve au final vite le coup pour les deux bécanes. A noter que Guzzi a modifié l'ergot de cette béquille latérale sur la version 2010 de la Stelvio (ainsi d'ailleurs que le réglage de la hauteur de selle qui n'était pas très pratique jusqu'alors).
Puis on s'installe sur la bête: le concessionnaire avait pris la peine de régler la selle en position basse car il m'avait déjà vu et avait jugé cette position appropriée. Avec la selle ainsi réglée la Yam n'est pas haute du tout: j'ai les deux pieds complètement à plat au sol , à peine un demi-centimètre plus haut qu'avec ma Stelvio (selle 2009 et pas celle de 2008, ce qui change tout!). Par rapport à une BMW R1200 GS la Yam et la Guzzi sont nettement plus basses et plus accessibles à un pilote de 1m70 (ou moins car ça doit bien le faire même à 1m65).
On démarre le moulin: le moteur ne vibre quasiment pas au ralenti, ce qui fait une sacré différence avec la Guzzi qui elle vibre gentiment au ralenti; sur la Guz la machine tremble doucement sur sa béquille, les rétros et le pare-brise vibrent alors que tout est calme sur la Yam. Pour le son du pot aussi, tout est calme sur la Yam: rien à voir avec le grondement sourd du ralenti de la Stelvio et le barouf rageur qu'elle fait lorsqu'on donne un coup de gaz. Durant l'essai ça se confirmera: je n'ai même pas entendu (ou à peine) le son de l'échappement de la Yamaha d'autant plus que sa bulle peu protectrice (comme celle d'origine de la Guzzi) me renvoyait de belles turbulences dans le casque.
Allez on démarre: la cartographie était en mode Sport, je l'ai laissée comme cela pour le début de l'essai. Le comportement du moteur de la Yam est très doux pour les manoeuvres lentes, beaucoup plus civilisé que celui , parfois brutal, de la Stelvio: il est plus facile de faire un démarrage à un carrefour et nul doute que la remise des gaz dans une épingle de montagne très serrée sera plus facile à doser avec la Yam. Bref un bon point pour l'accessibilité et la facilité du moteur sur les reprises à très bas régime. Je n'ai absolument pas ressenti le poids à l'arrêt noté par certains essayeurs de la Yam et je l'ai même trouvé légère et maniable dans les évolutions urbaines, un peu plus même que la Stelvio qui est déjà très bien (nettement mieux que R1200RT par exemple). Sur ce point la R1200GS, la Guz et la Yam ne doivent pas se faire grand mal: égalité pour les trois bécanes.
Le passage des vitesses ne pose strictement aucun problème (la boite est très douce et précise, le point mort facile à trouver) et le cardan se fait totalement oublier. Malgré l'absence d'une articulation comme sur la Guzzi ou la béhème il n'y a aucun mouvement parasite lié au cardan. Egalité sur ce point entre les deux bécanes car la transmission de la Stelvio est au dessus de tout reproche aussi; les deux sont un peu mieux que la R1200GS sur laquelle la boite claque plus et le cardan demande un peu plus d'attention et de douceur (au rétrogradage par exemple).
Le confort de roulage est très bon sur la Yam aussi bien côté selle que pour les suspensions qui font manifestement bien leur boulot; un bémol: le réglage de la fourche AV de la Yam m'a paru trop souple pour éviter des plongées importants sur les freinages. La Stelvio a moins tendance à faire le cheval à bascule mais a un confort un peu plus ferme (excellent aussi à mon goût et à celui de ma SDS qui trouve que c'est la bécane la plus confortable que j'ai eue, mieux que la R1200RT ou la Norge).
La protection: j'ai déjà dit un mot sur la bulle d'origine de la Yam: pas mieux, pas pire que celle d'origine de la Stelvio, c'est à dire pas du tout adaptée à ma taille car j'ai la tête pile dans le flux des turbulences et donc un niveau de bruit insupportable. Sur la Stelvio, c'était le cas avec la bulle en position haute et par contre, c'était mieux pour les turbulences avec la bulle plus basse mais la protection devenait très faible. J'ai donc adopté dès le début une bulle adaptable plus haute (13 cm en plus) et plus large (+4cms de chaque côté) de chez Givi qui est parfaite pour moi en position basse et convient bien aux plus grands en la remontant. Sur la Yam il me semble qu'elle était réglée en haut mais je n'ai pas bien contrôlé; il faudra sans doute se tourner vers les bulles des accessoiristes pour trouver son bonheur mais nul doute qu'on va voir fleurir des accessoires pour cette bécane.
La tenue de cap en virages est sans souci: les premiers essais de la presse l'ont annoncé, la Yam se comporte très bien et je confirme tout à fait ces avis positifs. La Stelvio est un peu plus table et « rail » dans les grandes courbes rapides mais la Yam se comporte globalement très bien. Si je devais faire un classement je mettrais la R1200GS et la Stelvio à égalité l'une pour son train AV exceptionnel l'autre pour sa stabilité impériale en courbes rapides et la Yam Ténéré un chouia derrière à cause de sa fourche un peu plus souple (mais ça se règle sans doute) sans pour autant qu'elle démérite le moins du monde.
Le moteur enfin: la 1200 Ténéré a deux moteurs:un sans grand intérêt en mode « Touring » et un qui va très bien en mode « Sport »; la différence entre les deux cartographies est énorme: je me suis royalement emmerdé en mode Touring car il ne se passe pas grand chose quand on ouvre les gaz; ça reprend gentiment mais il manque le coup de pied au cul attendu, en particulier quand on a comme référence quotidienne un moteur avec le caractère de celui de la Stelvio. Par contre , en mode Sport , c'est une autre chanson: les reprises sont franches, immédiates et ça pousse bien dès les bas régimes sans aucune tendance au cognement d'ailleurs. Le moteur de la Yam accepte quasiment de reprendre 1000 tours plus bas que celui de la Stelvio sans cogner: je dirais qu'on peut reprendre sur un rapport un peu élevé à 2000 trs sur la Yam là ou la Guz préfère qu'on soit au dessus de 3000trs.Comme la Yam avait un moteur tout neuf (environ 400 kms) et que je n'aime pas martyriser la mécanique , même sur une bécane d'essai, je n'ai pas essayé les montées en régime au delà de 5500 trs/mn, ce qui ne me permet pas de savoir si la Yam continue à bien pousser au delà ou au contraire s'essouffle alors que la Stelvio connait son « deuxième effet Kiss Cool » passé 5000trs et qu'elle devient impressionnante à l'approche de la zone rouge avec une poussée qui s'amplifie et semble ne pas vouloir s'arrêter. Pour la partie que j'ai pu explorer je trouve la Yam très agréable et coupleuse à condition de mettre en permanence le mode Sport, ce qui ne pose aucun problème vu le comportement très civilisé du moteur lors des phases de remises de gaz et il y a en plus un anti-patinage qui veille si on a le poignet généreux sur route glissante. Si on compare avec la R1200GS, la plus douce (et donc la plus facile à prendre en mains) est sans conteste la Yam suivie de la béhème puis de la Stelvio qui demande plus d'expérience pour éviter qu'elle ne se rue en avant à la remise des gaz. Par contre le moteur qui file vraiment la banane c'est celui de la Guz avec ses montées en régime enthousiasmantes. Il me faudrait réessayer une Yam plus kilométrée pour juger de ses capacités en arsouille.
Quelques remarques concernant la bagagerie pour terminer:le vainqueur par KO est BMW avec ses valises « vario » géniales bien intégrées à la bécane même si le volume très amputé par le pot de celle de gauche est un handicap non négligeable. Pour la guzzi il y a deux cas, les valises plastique de la version standard et les caisses en alu de la version NTX: les valises standard sont belles et bien intégrées à la machine mais sont de piètre qualité (elles se déforment et prennent l'eau) et celle de gauche est elle aussi bien réduite à cause du pot. Les valises alu de la version NTX (c'est le modèle Trax fabriqué par SW-Motech) sont solides, pratiques, logeables (37 litres chacune) mais l'esthétique souffre de la présence permanente de l'armature et de la largeur importante du tout.
Celles de la Yam ne sont pas très belles, ont des fixations en plastique (certains les ont déjà cassées) et on ne peut pas les ouvrir si on met un top-case de largeur normale (du genre un Givi V46 par exemple). Comme elles valent près de 1000 euros la paire avec leur support, il y a fort à parier qu'elles ne se vendront plus lorsqu'elles ne seront plus fournies d'origine car on trouve bien mieux (chez Hepco et Becker par exemple) pour moins cher et les supports vont sans doute rapidement exister pour ce modèle.
Voilà pour mes impressions après cet essai d'une machine qui m'a beaucoup plu, si je devais résumer en quelques mots. J'ai lu que certains considèrent cette Yam comme n'étant pas réellement comparable à la reine des gros trails (la R1200GS), pas plus que la Stelvio d'ailleurs à leur yeux et ça n'est pas du tout mon avis: dans la catégorie des gros trails à cardan il y avait la GS et la Stelvio, il faudra désormais compter aussi avec la 1200 Super Ténéré Yam qui est une machine réussie.
Franck
Essai de la Tamaha 1200 Super Ténéré & comparatif avec la Guzzi Stelvio 1200 NTX
J'ai eu l'occasion d'essayer cet après-midi la nouvelle Yamaha 1200 Super Ténéré sur une quarantaine de kilomètres. C'est certes un peu court pour un essai complet et un comparatif exhaustif avec ma Stelvio 1200 NTX (qui a 7000 kms) mais les premières impressions sont là, d'autant plus que les conditions de l'essai étaient bonnes: route sêche, beau temps et route assez sinueuse avec des revêtements variables (des courbes moyennes à grandes, pas de virage très serré).
Tout d'abord on débéquille (et on béquille): la béquille centrale est pratique et l'effort très raisonnable pour monter la bête. La béquille latérale n'est pas très inclinée (au contraire de la béhème), il ne sera donc pas difficile de redresser la Yam sur une route qui penche vers la gauche (avec la béhème, si elle est bien chargée, ça peut être galère). Sur ce point la Yam et la Guzzi se valent. Dans les deux cas d'ailleurs l'ergot pour déployer la latérale n'est pas très bien situé: au ras du pot gauche et du sélecteur sur la Guzzi et au ras du repose-pied gauche sur la Yam. Avec la Guzzi on laisse des traces de caoutchouc de la semelle de la botte sur le pot ou on passe la 1ère sans faire exprès; avec la Yam on accroche le repose-pied ou le sélecteur. Mais on trouve au final vite le coup pour les deux bécanes. A noter que Guzzi a modifié l'ergot de cette béquille latérale sur la version 2010 de la Stelvio (ainsi d'ailleurs que le réglage de la hauteur de selle qui n'était pas très pratique jusqu'alors).
Puis on s'installe sur la bête: le concessionnaire avait pris la peine de régler la selle en position basse car il m'avait déjà vu et avait jugé cette position appropriée. Avec la selle ainsi réglée la Yam n'est pas haute du tout: j'ai les deux pieds complètement à plat au sol , à peine un demi-centimètre plus haut qu'avec ma Stelvio (selle 2009 et pas celle de 2008, ce qui change tout!). Par rapport à une BMW R1200 GS la Yam et la Guzzi sont nettement plus basses et plus accessibles à un pilote de 1m70 (ou moins car ça doit bien le faire même à 1m65).
On démarre le moulin: le moteur ne vibre quasiment pas au ralenti, ce qui fait une sacré différence avec la Guzzi qui elle vibre gentiment au ralenti; sur la Guz la machine tremble doucement sur sa béquille, les rétros et le pare-brise vibrent alors que tout est calme sur la Yam. Pour le son du pot aussi, tout est calme sur la Yam: rien à voir avec le grondement sourd du ralenti de la Stelvio et le barouf rageur qu'elle fait lorsqu'on donne un coup de gaz. Durant l'essai ça se confirmera: je n'ai même pas entendu (ou à peine) le son de l'échappement de la Yamaha d'autant plus que sa bulle peu protectrice (comme celle d'origine de la Guzzi) me renvoyait de belles turbulences dans le casque.
Allez on démarre: la cartographie était en mode Sport, je l'ai laissée comme cela pour le début de l'essai. Le comportement du moteur de la Yam est très doux pour les manoeuvres lentes, beaucoup plus civilisé que celui , parfois brutal, de la Stelvio: il est plus facile de faire un démarrage à un carrefour et nul doute que la remise des gaz dans une épingle de montagne très serrée sera plus facile à doser avec la Yam. Bref un bon point pour l'accessibilité et la facilité du moteur sur les reprises à très bas régime. Je n'ai absolument pas ressenti le poids à l'arrêt noté par certains essayeurs de la Yam et je l'ai même trouvé légère et maniable dans les évolutions urbaines, un peu plus même que la Stelvio qui est déjà très bien (nettement mieux que R1200RT par exemple). Sur ce point la R1200GS, la Guz et la Yam ne doivent pas se faire grand mal: égalité pour les trois bécanes.
Le passage des vitesses ne pose strictement aucun problème (la boite est très douce et précise, le point mort facile à trouver) et le cardan se fait totalement oublier. Malgré l'absence d'une articulation comme sur la Guzzi ou la béhème il n'y a aucun mouvement parasite lié au cardan. Egalité sur ce point entre les deux bécanes car la transmission de la Stelvio est au dessus de tout reproche aussi; les deux sont un peu mieux que la R1200GS sur laquelle la boite claque plus et le cardan demande un peu plus d'attention et de douceur (au rétrogradage par exemple).
Le confort de roulage est très bon sur la Yam aussi bien côté selle que pour les suspensions qui font manifestement bien leur boulot; un bémol: le réglage de la fourche AV de la Yam m'a paru trop souple pour éviter des plongées importants sur les freinages. La Stelvio a moins tendance à faire le cheval à bascule mais a un confort un peu plus ferme (excellent aussi à mon goût et à celui de ma SDS qui trouve que c'est la bécane la plus confortable que j'ai eue, mieux que la R1200RT ou la Norge).
La protection: j'ai déjà dit un mot sur la bulle d'origine de la Yam: pas mieux, pas pire que celle d'origine de la Stelvio, c'est à dire pas du tout adaptée à ma taille car j'ai la tête pile dans le flux des turbulences et donc un niveau de bruit insupportable. Sur la Stelvio, c'était le cas avec la bulle en position haute et par contre, c'était mieux pour les turbulences avec la bulle plus basse mais la protection devenait très faible. J'ai donc adopté dès le début une bulle adaptable plus haute (13 cm en plus) et plus large (+4cms de chaque côté) de chez Givi qui est parfaite pour moi en position basse et convient bien aux plus grands en la remontant. Sur la Yam il me semble qu'elle était réglée en haut mais je n'ai pas bien contrôlé; il faudra sans doute se tourner vers les bulles des accessoiristes pour trouver son bonheur mais nul doute qu'on va voir fleurir des accessoires pour cette bécane.
La tenue de cap en virages est sans souci: les premiers essais de la presse l'ont annoncé, la Yam se comporte très bien et je confirme tout à fait ces avis positifs. La Stelvio est un peu plus table et « rail » dans les grandes courbes rapides mais la Yam se comporte globalement très bien. Si je devais faire un classement je mettrais la R1200GS et la Stelvio à égalité l'une pour son train AV exceptionnel l'autre pour sa stabilité impériale en courbes rapides et la Yam Ténéré un chouia derrière à cause de sa fourche un peu plus souple (mais ça se règle sans doute) sans pour autant qu'elle démérite le moins du monde.
Le moteur enfin: la 1200 Ténéré a deux moteurs:un sans grand intérêt en mode « Touring » et un qui va très bien en mode « Sport »; la différence entre les deux cartographies est énorme: je me suis royalement emmerdé en mode Touring car il ne se passe pas grand chose quand on ouvre les gaz; ça reprend gentiment mais il manque le coup de pied au cul attendu, en particulier quand on a comme référence quotidienne un moteur avec le caractère de celui de la Stelvio. Par contre , en mode Sport , c'est une autre chanson: les reprises sont franches, immédiates et ça pousse bien dès les bas régimes sans aucune tendance au cognement d'ailleurs. Le moteur de la Yam accepte quasiment de reprendre 1000 tours plus bas que celui de la Stelvio sans cogner: je dirais qu'on peut reprendre sur un rapport un peu élevé à 2000 trs sur la Yam là ou la Guz préfère qu'on soit au dessus de 3000trs.Comme la Yam avait un moteur tout neuf (environ 400 kms) et que je n'aime pas martyriser la mécanique , même sur une bécane d'essai, je n'ai pas essayé les montées en régime au delà de 5500 trs/mn, ce qui ne me permet pas de savoir si la Yam continue à bien pousser au delà ou au contraire s'essouffle alors que la Stelvio connait son « deuxième effet Kiss Cool » passé 5000trs et qu'elle devient impressionnante à l'approche de la zone rouge avec une poussée qui s'amplifie et semble ne pas vouloir s'arrêter. Pour la partie que j'ai pu explorer je trouve la Yam très agréable et coupleuse à condition de mettre en permanence le mode Sport, ce qui ne pose aucun problème vu le comportement très civilisé du moteur lors des phases de remises de gaz et il y a en plus un anti-patinage qui veille si on a le poignet généreux sur route glissante. Si on compare avec la R1200GS, la plus douce (et donc la plus facile à prendre en mains) est sans conteste la Yam suivie de la béhème puis de la Stelvio qui demande plus d'expérience pour éviter qu'elle ne se rue en avant à la remise des gaz. Par contre le moteur qui file vraiment la banane c'est celui de la Guz avec ses montées en régime enthousiasmantes. Il me faudrait réessayer une Yam plus kilométrée pour juger de ses capacités en arsouille.
Quelques remarques concernant la bagagerie pour terminer:le vainqueur par KO est BMW avec ses valises « vario » géniales bien intégrées à la bécane même si le volume très amputé par le pot de celle de gauche est un handicap non négligeable. Pour la guzzi il y a deux cas, les valises plastique de la version standard et les caisses en alu de la version NTX: les valises standard sont belles et bien intégrées à la machine mais sont de piètre qualité (elles se déforment et prennent l'eau) et celle de gauche est elle aussi bien réduite à cause du pot. Les valises alu de la version NTX (c'est le modèle Trax fabriqué par SW-Motech) sont solides, pratiques, logeables (37 litres chacune) mais l'esthétique souffre de la présence permanente de l'armature et de la largeur importante du tout.
Celles de la Yam ne sont pas très belles, ont des fixations en plastique (certains les ont déjà cassées) et on ne peut pas les ouvrir si on met un top-case de largeur normale (du genre un Givi V46 par exemple). Comme elles valent près de 1000 euros la paire avec leur support, il y a fort à parier qu'elles ne se vendront plus lorsqu'elles ne seront plus fournies d'origine car on trouve bien mieux (chez Hepco et Becker par exemple) pour moins cher et les supports vont sans doute rapidement exister pour ce modèle.
Voilà pour mes impressions après cet essai d'une machine qui m'a beaucoup plu, si je devais résumer en quelques mots. J'ai lu que certains considèrent cette Yam comme n'étant pas réellement comparable à la reine des gros trails (la R1200GS), pas plus que la Stelvio d'ailleurs à leur yeux et ça n'est pas du tout mon avis: dans la catégorie des gros trails à cardan il y avait la GS et la Stelvio, il faudra désormais compter aussi avec la 1200 Super Ténéré Yam qui est une machine réussie.
Franck