L'huile d'une fourche se détériore au fil du temps et des kilomètres, ses caractéristiques antioxydante, anti-mousse, etc... s'estompent et disparaissent. Faire fonctionner une fourche avec une huile ayant perdu ses qualités conduit à la formation de boues résultant de l'oxydation de l'alu avec lequel elle est en contact et au laminage des clapets, ce sont les raisons principales qui conduisent à l'usure et au remplacement des clapets (ou des cartouches).
Une huile de fourche atteint 65° (et plus en tout terrain)...
A savoir aussi que plus une huile a une viscosité élevée plus elle se dégrade rapidement, c'est une des raisons qui font que les préparateurs de suspension remplacent les clapets de fourche par des modèles "plus serrés", permettant l'utilisation d'huile de faible grade.
Il y a donc intérêt à respecter la périodicité recommandée pour le changement d'huile.
De la 15W mais laquelle ?
En effet l'indication de grade "15W" ne veut pas dire grand chose, la viscosité d'une huile monograde est définie par sa capacité d'écoulement à une certaine température par un orifice calibré, elle s'exprime en CST (une unité de volume/temps).
Plus le nombre de CST est élevé plus l'huile a une viscosité élevé.
Il ne faut pas confondre viscosité et indice de viscosité (exprimé en V.I), plus la température s'élève plus la viscosité diminue, mais pour un même écart de température la viscosité des huiles diffèrent (principalement selon leur composition).
Par convention les températures de référence sont 40° et 100°. L'indice de viscosité (V.I) résulte de la variation de la viscosité en fonction de la température. Pour une même gamme de températures une huile avec un V.I élevé varie moins en viscosité qu'une huile avec un V.I faible.
Pour faciliter le choix du consommateur les fabricants simplifient l'étiquetage et il faut souvent chercher dans les documents techniques (quand ils sont accessibles) pour connaître précisément les caractéristiques des huiles qu'ils proposent.
Le document suivant montre que le "xxW" annoncé par les fabricants a souvent peu de rapport avec la viscosité réelle, que certaines huiles données pour une viscosité égale peuvent être très différentes et qu'on trouve des 15W avec une viscosité inférieure à la 10W d'une autre marque... Ceci même à 40°.
Dans le tableau j'ai fléché un exemple pour comparer parmi 3 huiles diffusées sur le marché français, mais la lecture de l'ensemble est édifiante:
