Bonjour à tous,
Je reprends ce post car je vois que le dernier post date de 2009. J'espère et/ou je pense que le nombre de V11 Le Mans a du singulièrement augmenté jusqu'à la fin de sa fabrication... ce que je trouve bien dommage.
Je possède la possède depuis mars 2002 et je roule toujours avec. Aucun soucis mécanique : c'est un moto géniale et solide et je fais des bornes avec croyez moi. Elle me donne toujours des sensations incomparables.
D'ailleurs voici l'histoire d'un de mes péripéties :
AVENTURES HIVERNALES 2013
C’est avec ma v11 Le Mans de 2002 que j’ai bravé les interdits hivernaux durant les premières neiges qui ont bloqué les cols de la Tarentaise et de la Maurienne en octobre 2013.
Tous les cols étant fermés, je me suis proposé d’aller voir les sommets enneigés comme je l’avais fait une fois précédente au col de la Furka en Suisse (glacier du Rhône) en 2010
Pour mémoire cette photo :

Col de la Furka bloqué au sommet (Suisse, près du glacier du Rhône), montée entre plaques de glace et gros rochers sur la chaussée.
A cette époque, nous avions pu monter au col malgré les barrières d’interdiction.
Quelques vélos tentaient aussi l’aventure. En arrivant au sommet, la route sur l’autre versant était réellement obstruée par la neige et nous avions fait demi tour.
Mais revenons plus récemment, en octobre, dans la région d’Albertville.
Pour me faire la main, je propose à mon épouse de monter au col de la Madeleine qui sommes toutes n’est pas très élevé (2000m)
Il est fermé à la circulation pour enneigement. Nous partons de Moutiers vers Albertville par la N 90 et bifurquons à droite vers la D 990 puis enjambant le pont sur la voie rapide, la route du col de la Madeleine, la D 213.
En passant sur le pont autoroutier, nous surprenons 2 motards de la gendarmerie planqués avec appareils photos radars en train de piéger les dépassement de vitesse sur cette voie rapide limitée à 90 km/h où beaucoup dépasse la vitesse
car 100 m plus loin la vitesse change à 110 km/h. Ces messieurs étaient visiblement bien gênés d’être pris sur le fait
et de surcroît par un motard. Pas très glorieux comme moyen de répression qui n’a rien à voir avec la sécurité, le tiroir
caisse étant le principe majeur de cette « délinquance policière » ou « racket légal ».
Mais, passons, le but de cet article est de vous narrer nos aventures en moto (GUZZI V11 Le Mans) sur des cols coupés à la circulation.
Nous gravissons le col donc par une route étroite et en lacets qui ne cesse de monter.
Nous arrivons à une barrière d’interdiction de circuler apposée sur la moitié droite de la route
pour ne laisser passer que les riverains qui la contournent pour rejoindre leurs habitations.
Nous emboîtons le pas derrière l’un d’eux qui s’arrête au hameau suivant. La route continue libre vers le col.
Nous continuons tout en étant vigilants sur les surprises probables que nous pourrions rencontrer sur la
chaussée. Et en effet, quelques pierres jonchent le sol ici et là à plusieurs endroits signalés comme zones
à « chutes de pierre ». Nous évitons celles ci peu nombreuses, mais dont un beau rocher d’un bon volume.
Peu à peu la neige apparaît autour de nous sur les bas coté d’abord, puis plus dense pour apparaître par
endroit sur la chaussée en particulier dans les zones situées à l’ombre. Ces plaques de neige sont tassées
mais laisse passer aisément un deux roues entre elles. Le col se rapproche et la fraîcheur s’intensifie.
Cela commence à être exaltant. Je double une voiture qui roule lentement et que je semble surprendre !
Arrivés au col, la route est dégagée et la voiture qui nous suit nous crie « bravo ! » avec de grands sourires
et encouragements. A 68 balais, faut le faire me dit-on.

ci dessus : vue du col, café « La Banquise » à 2000m.

Dessous : arrêt à la sortie de la portion de route barrée. Bras d’honneur à l’interdiction.

Je savoure ce petit exploit… mais l’aventure n’est pas finie. Nous descendons vers le bourg « la Chambre » et repassons la barrière d’interdiction opposée.
Nous passons Saint-François Longchamp. Nous entamons une série de virages. A la sortie du dernier à gauche :
une ligne droite de 500 m environ sur laquelle une nappe de boue juste signalée se présente à nous.
Le temps de réagir et déjà, je roule dedans. Celle-ci épaisse de 10/15 cm est glissante même à petite allure.
La moto se mets à onduler de l’avant et de l’arrière. Je sens la perte d’adhérence. Je tiens le cap en freinant
très légèrement de l’arrière, puis observant des traces de voiture dans la gadoue, je me mets dans celles-ci
car la boue tassée offre plus de stabilité. Je continue ma route en guidonnant doucement et en priant pour ne pas nous étaler.
Mon expérience de 45 ans de moto me vient à l’aide et je garde mon sang froid. Je vois arriver avec soulagement la fin de la nappe qui me parait interminable. Ouf ! Nous finissons la descente
sur une chaussée sèche vers le bourg « La Chambre » D1006 puis nous reprenons le chemin vers Albertville par l’A43, puis Moutiers.
Cette première aventure m’ouvre l’appétit pour d’autres escapades sur les jours qu’ils nous restent pour finir notre séjour sur place.
Le lendemain, nous attaquons la montée au col du Petit St Bernard.
Le col vient juste d’ouvrir. Ce sera notre seconde étape montagneuse.



ci dessus le bar du Lac où nous nous réchaufferons ci dessous :

votre serviteur, madame et notre V11 Le Mans
La montée comme la descente se feront soucis mis à part le sable resté sur la route pour les jours précédents
car le col est ouvert le jour même de notre escapade.
Nous reviendrons par le col de Tamié et l’abbaye du même nom dont sont issus les moines de Thibirine.
Après ces deux belles journées, mon appétit s’est aiguisé et pour notre dernier jour de beau temps avant
notre départ pour les Pays de Loire, je songe à un col fermé bien plus haut : celui de l’Iseran (2770m)
fermé à la circulation par la neige. Je n’y crois pas de trop et pense que nous devrons faire demi tour en chemin.
Mais il fait beau ce jour là et nous enfourchons notre GUZZI toujours alerte et pleine de punch.
Direction Val d’Isère : les routes s’enchaînent en virages qui montent vers la ville. Nous arrivons au dernier tunnel
(celui ou il y a eu un accident mortel en 1970 lors des derniers Chamois)… un vieux souvenir qui avait fait déménager les Chamois à Pra-Loup l’année suivante.
Mais revenons à nos moutons. Nous traversons Val d’Isère qui en cette période d’octobre est déserte.
Peu de circulation, peu de monde et la sortie est déjà là en direction de la montée au col. Et c’est parti pour un tour !
La moto ronronne et ronfle à chaque virage qui s’annonce. Impeccable de tenue cette moto et attachante par son bruit :
la walkyrie en permanence avec la cavalerie présente pour la charge héroïque. La borne d’interdiction
arrive comme prévue : elle barre la moitié de la route, mais des véhicules montent timidement ainsi que deux cyclistes !
Je double tout ce monde là, et nous nous retrouvons face à la montagne et ses virages comme un défi à relever.
La route est barrée au niveau du pont St Charles sur la D 902

Au début, j'envoie la purée, comme on dit (j’essore la poignée ;o))
Ma passagère donne de l’appui à la roue arrière qui agrippe mieux l’asphalte. Les virages s’enchaînent
rapidement et la neige apparaît sur les cotés puis par plaques tassées sur la route. Je passe entre celles ci
dans des passages suffisamment spacieux pour ne pas rouler dessus. Je double une voiture qui est presque
arrivée au col. Là aussi, visiblement, les passagers sont éberlués de nous voir à cet endroit et moi aussi de les voir là.
Mais le meilleur reste à venir…

Deux cyclistes ont gravi le col, mais l’un a fait demi tour à mi chemin et l’autre est bien est arrivé jusqu’à nous.
Il s’agit d’un canadien. Il nous félicite et réciproquement tout comme un automobiliste qui a réussi à passer.
Chacun était aussi fier d’être arrivé au sommet de ce col mythique malgré la route coupée à la circulation.
Après un pique-nique hors du commun et un brin de repos sur le banc face à la borne du col, nous songeons à redescendre.

La boutique aux souvenirs est fermée, mais je suis déjà pourvu en souvenirs lors de précédents passages au col :
Nous redescendons le col après avoir profité de ce magnifique paysage.

La descente sera prudente au début, sur les passages enneigés restés à l’ombre car restant verglacés.
Je repasserai dans mes traces hors neige puis retrouvant la route sèche, nous regagnons Val d’Isère,
Bourg St Maurice et Moutiers.
Notre séjour s’achèvera sur ce beau succès avant notre retour en Pays de Loire.
Merci de votre attention. J’en profite pour saluer mes anciens camarades du JDM et chevaliers de la route,
de la CASIM 49, les Motards Chrétiens, mes amis motards du club la Colombe en Suisse,
mes amis de la Madone des Motards de Porcaro et le père J.F. Audrain.
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J'ai fait d'autres parcours depuis comme le col du Stelvio et d'autres encore... avec la V11 Le Mans. C'est une moto géniale et attachante.
Rooominet qui vous salue bien.
